Le Vendredi 12 Décembre 2008 Mise en ligne à 1h03 Commentaires (27)
Publié dans la catégorie God Bless America
Le Sénat américain a décidé de ne pas aider financièrement Ford, Chrysler et GM, qui réclamaient des milliards afin de pouvoir finir l’année. Aider Détroit ? L’idée donne la nausée, surtout que le modèle d’affaires des grands de l’auto semble avoir été, depuis des années, de fabriquer de gros bazous hautement énergivores mais hautement profitables pour les trois géants de l’auto (GM, Ford et Chrysler). C’était une vision à court terme et, désormais, ils en paient le prix. Constat : GM, Ford et Chrysler n’ont, d’un strict point de vue d’affaires, qu’eux-mêmes à blâmer. Et, en accord avec la vision d’un marché capitaliste souverain, omniscient et tout-puissant, ils devraient maintenant crever de leur belle mort.
Mais la vie, et les marchés, c’est un peu plus compliqué. Laisser GM, Ford et Chrysler mourir peut peut-être satisfaire des législateurs idéologues, mais le décès risque d’entraîner des conséquences épouvantables pour l’économie américaine. En plus des employés du « Bif Three », il y a toutes ces compagnies qui dépendent d’elles pour survivre, les compagnies qui fournissent pièces et services aux trois géants. Des centaines de milliers de personnes.
Texte de Cybepresse, ici.
Bref, la Bourse va plonger, aujourd’hui.
Pierre Duhamel recense les mauvaises nouvelles. Attachez vos tuques.
Thomas Friedman, dans sa plus récente chronique, avant la décision du Sénat, semblait penser que donner de l’argent à Détroit est du gaspillage :
Do not expect this innovation to come out of Detroit. Remember, in 1908, the Ford Model-T got better mileage — 25 miles per gallon — than many Ford, G.M. and Chrysler models made in 2008. But don’t be surprised when it comes out of somewhere else. It can be done. It will be done. If we miss the chance to win the race for Car 2.0 because we keep mindlessly bailing out Car 1.0, there will be no one to blame more than Detroit’s new shareholders: we the taxpayers.
Friedman était, néanmoins, inquiet devant la perspective d’une faillite des grands de l’auto, le 12 novembre dernier :
I am as terrified as anyone of the domino effect on industry and workers if G.M. were to collapse. But if we are going to use taxpayer money to rescue Detroit, then it should be done along the lines proposed in The Wall Street Journal on Monday by Paul Ingrassia, a former Detroit bureau chief for that paper.
“In return for any direct government aid,” he wrote, “the board and the management [of G.M.] should go. Shareholders should lose their paltry remaining equity. And a government-appointed receiver — someone hard-nosed and nonpolitical — should have broad power to revamp G.M. with a viable business plan and return it to a private operation as soon as possible. That will mean tearing up existing contracts with unions, dealers and suppliers, closing some operations and selling others and downsizing the company … Giving G.M. a blank check — which the company and the United Auto Workers union badly want, and which Washington will be tempted to grant — would be an enormous mistake.”
Nous en sommes là.
AJOUT : Texte du Globe and Mail, ce matin, qui parle de l’appui des démocrates et de l’opposition des républicains au plan de sauvetage. Le Parti républicain voulait des concessions des syndicats, sur la question des salaires et de la caisse de retraite, notamment. Extrait :
The political battle over the auto bailout has also exposed a growing geographic rift between Democrats and Republicans. Auto jobs are heavily concentrated in the U.S. Midwest, which voted heavily Democratic in the November election.
Republican opposition to the bailout is also crassly political. Most of the Asian and European car makers now have plants in the south and southwest staunchly Republican states. These plants are all non-union, and their workers earn lower wages, pensions and benefits than workers at the Detroit Three.
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